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Jordan Perrin

Comment filmer une démolition de bâtiment dans les règles de l’art et dans le respect de la législation ?

Dernière mise à jour : 9 avr.

La démolition d'un bâtiment est un événement saisissant, souvent capturé à travers différents médias pour en conserver une trace pour des raisons sécuritaires ou pour des besoins documentaires. Cependant, filmer une démolition exige non seulement une expertise technique, mais aussi une connaissance approfondie des règles et des normes en vigueur.

Dans cet article, nous allons explorer les tenants et les aboutissants de la captation vidéo d'une démolition de bâtiment, en mettant l'accent sur les équipements nécessaires, les défis rencontrés, ainsi que les aspects législatifs et de post-production.


La Production : Choix des équipements et préparation


Lorsqu'il s'agit de filmer une démolition, la préparation est essentielle. Cela implique non seulement de choisir les bons équipements, mais aussi de s'assurer qu'ils sont en parfait état de fonctionnement et chargés.


Le choix des caméras dépend généralement de la perspective souhaitée et des conditions spécifiques du lieu de la démolition, mais également des contraintes d’accessibilité des différentes zones au moment du tir.

Des objectifs à large ouverture sont privilégiés pour capturer l'ensemble de l'action sans être gêné par d’autres bâtiments environnants, tandis que les drones offrent une vue aérienne plus spectaculaire. Cependant, des contraintes telles que les restrictions de hauteur en France (maximum de 120 mètres en l’absence d’autorisation spécifique, considéré en vol à vue) peuvent limiter les options de tournage. Des optiques avec un zoom plus important peuvent être utilisées, mais il est souvent difficile de pouvoir les placer au sol.



Caméras au sol:

En ce qui concerne les caméras au sol, le choix des filtres ND pour contrôler l'exposition est crucial pour obtenir une qualité d'image optimale.

La préparation minutieuse de l'équipement, y compris la vérification des connectiques, lorsque celles-ci sont filaires, est essentielle pour éviter les problèmes imprévus pendant le tournage. Vous ne pourrez plus contrôler votre caméra durant un petit moment, il est donc préférable de rester en mode manuel avec des réglages prédictif (apparition de nuage / poussière / luminosité changeante…)

Pour ces prises de vue très grand angle, je recommande les modèles Gopro Hero 9, 10, 11 ou 12 qui sont les seules caméras d’action qui permettent de programmer l’enregistrement à un horaire précis, sans nécessité de connectivité extérieure (filaire ou non).

Si par exemple votre démolition a lieu à 11h ce dimanche, vous pouvez lui dire de lancer l’enregistrement à 10 h 59 ce dimanche.


De mon côté, j’emballe toujours les caméras dans des sacs zip plastique pour éviter que des poussières se logent à l’intérieur du boîtier avec les ventilations.

Pensez à laisser des trous d’air de préférence vers le bas ou l’arrière de la caméra, dépendant de la provenance du souffle de poussière de la démolition.


Drones:

Les drones comme l'Inspire 2 ou même un Inspire 3 de DJI  sont idéaux pour leur stabilité, leur qualité d'image ainsi que leurs possibilités d’optiques interchangeables.

Cependant, sur ce type d’événement où l’on n’a pas la possibilité de refaire l’action, je conseille de toujours avoir un plan de secours avec un deuxième drone sur lequel vous pouvez fixer une caméra en cas de glitch ou de bugs divers.

Dans ce type de captation, il faut miser sur la démultiplication des outils de captations!


En 2021, lors de la captation de la démolition des tours Alsace et Anjou à Meaux, j’ai par exemple eu un problème avec mon drone Inspire 2 qui avait été remis à neuf intégralement, après un crash.

J’avais testé un jour avant l’ensemble du matériel, mais je ne l'ai pas retesté le jour J.

5 minutes avant l'explosion, j'ai mis en vol l'Inspire 2, et je me suis rendu compte qu'il y avait un gros problème. J'avais du glitch sur l'écran… Gros stress !

J'ai mis en place le drone Mavic 2 Pro rapidement que j’avais préparé en backup (d’où l'utilité d'avoir deux drones à disposition).

Le problème venait de la connectique dans la nacelle de l'Inspire 2. Problème très peu fréquent, mais qui m’a conforté dans l’idée de bien tester le matériel le jour J en conditions réelles et de toujours avoir un plan B.


Pour cette mission en particulier, j'ai fait le choix de tout filmer en 50 images par seconde, au minimum, dépendant des limitations des caméras pour les plans du dynamitage.

En revanche, pour l’intégralité des plans filmés en amont et dans des conditions de lumière sombre, c'est un peu plus complexe.

Pour des raisons de sécurité et de praticité il n’est pas conseillé de ramener des lumières supplémentaires. Il vous faut alors favoriser des caméras avec de gros capteurs et des optiques qui ont une grande possibilité d’ouverture (F1.8 au minimum).



Balises d'identification et autres considérations réglementaires :

Enfin, la conformité aux réglementations en matière de sécurité est primordiale, y compris l'utilisation de balises d'identification pour les drones (signalement électronique à distance et identification à distance obligatoire) et le respect des règles de vol en zone peuplée.

Les télépilotes doivent tous posséder leur certificat CATT ou CATS (suite à leur examen théorique drone) ainsi qu’un certificat de réalisation d’une formation pratique au télépilotage de drone.

En plus de cela, une petite dizaine de documents obligatoires (voir détails à la fin de l’article si vous avez besoin d’aide) et quelques démarches avant vol, pour pouvoir opérer sereinement.


Post-production : Traitement et distribution du contenu


Une fois le tournage terminé, la post-production entre en jeu pour transformer les séquences brutes en produits finaux de qualité.


Montage et étalonnage

Le montage sur ce type de projet est assez simple et nécessite juste une attention particulière à la chronologie des événements et à la création d'une progression narrative. Le choix de la musique et des effets sonores peut également contribuer à renforcer l'impact émotionnel de la vidéo.

Vous trouverez d’autres informations sur la colorimétrie de chaque plan et l'étalonnage sur ma chaîne Youtube: https://www.youtube.com/channel/UCTwT33IPViwaGUTCFEstpfw


Design sonore

En ce qui concerne le design sonore, l'intervention a été très légère. Il y a juste une partie, lorsqu'il y a une explosion, où l’on peut choisir de laisser les sons un peu plus saturés à certains moments pour apporter une certaine intensité (sans pour autant être désagréable à l'oreille). 

Par ailleurs, tout est mixé pour rester en dessous de 0 dB, avec l'ajout de plusieurs effets sonores à chaque moment fort.


Gestion des licences

Enfin, la gestion des licences de contenu sous droit d’auteur est un aspect souvent négligé, mais crucial de la postproduction. Les vidéastes doivent s'assurer d'obtenir les licences appropriées pour la musique et les autres éléments utilisés dans la vidéo, afin d'éviter toute violation des droits d'auteur.

De mon côté, je fournis toujours une copie des licences à mes clients. Je crée un dossier de licences qu'ils doivent conserver le plus longtemps possible, afin qu'ils n'aient pas de problèmes concernant les droits d'utilisation des musiques.



J’espère que cet article vous sera utile.

Si vous avez des questions sur la législation du pilotage de drone, n'hésitez pas à nous contacter.

Notre équipe rédige notamment votre MANEX ou MO (Manuel d’opération valable pour la nouvelle réglementation Européenne en STS-01 et STS-02) pour 250 € : https://www.immersive-ambition.fr/manex

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